Mali/CEDEAO : crise politique, la médiation de Goodluck Jonathan n’a pas abouti

Goodluck Jonathan, l’ancien président nigérian a conduit une délégation arrivée au Mali le 15 juillet 2020. Elle a rencontré les…

Parredaction Catégorie Politique le 21 juillet 2020


Goodluck Jonathan, l’ancien président nigérian a conduit une délégation arrivée au Mali le 15 juillet 2020. Elle a rencontré les différents protagonistes de la crise malienne. A l’issue des discussions, elle a proposé une feuille de route devant permettre l’apaisement de la situation.

Les experts de la CEDEAO, envoyés pour trouver une solution à la crise politique malienne, ont vu leurs propositions balayées d’un revers de la main par l’opposition. Celle-ci refuse la proposition relative à la formation d’un gouvernement d’union nationale suggérée par Goodluck Jonathan et campe toujours sur le départ du président IBK. Ce plan de sortie de crise est rejeté par le M5. Bien que cette mission de l’institution sous régionale semble se présenter comme un échec pour Goodluck Jonathan et son équipe, le dialogue entre les parties reste, toutefois, maintenu. Quelle réelle solution pour cette situation critique persistante ?

Rejet du gouvernement d’union

Le nouveau gouvernement dit d’union nationale, proposé aux protagonistes de la crise malienne par la CEDEAO, devrait être composé comme suit : 50% pour le pouvoir, 30% pour l’opposition et 20% issus de la société civile. Mais, cette proposition de Goodluck Jonathan n’a pas reçu l’assentiment de l’opposition.

Pour le M5-RFP, principal mouvement d’opposition, accepter ce gouvernement d’union nationale, c’est cautionner la façon dont la classe politique actuelle a détourné l’espoir de tout un peuple et s’est établie dans un régime arbitraire de privilèges et de petits arrangements entre amis.

Aussi, le maintien d’IBK au pouvoir constitue un soutien à la personnalisation du pouvoir, synonyme de dictature. En d’autres termes, ce serait un manque de volonté des experts de la CEDEAO à résoudre cette crise, fustige le mouvement du 5 juin.

Cette prise de position drastique est confirmée par le porte-parole dudit mouvement, Choguel Maïga. Celui-ci réfute fermement l’argument principal de la CEDEAO qui qualifie la demande de démission d’IBK comme une démarche anti constitutionnelle.

Pour lui, c’est cette même institution qui, il y a quelques années, a obtenu la démission de l’ancien président malien Amadou Toumani Touré (ATT). Alors, il n’y a pas de raisons pour qu’eux aussi n’obtiennent pas la même chose.

Echec de Goodluck Jonathan

Malgré les propositions faites aux différentes parties par la délégation menée par Goodluck Jonathan, les jeux de médiation et accords en coulisses de la CEDEAO n’ont pas abouti aux résultats escomptés. Par conséquent, les manifestants vont arpenter à nouveau les rues de la capitale pour exiger satisfaction à leur demande. A cet effet, un appel à la poursuite de la désobéissance civile est, d’ores et déjà, lancé par le M5-RFP.

Pour Choguel Maïga, cette démarche de mobilisation de la population dans les rues s’avère nécessaire. Il estime que l’institution sous régionale s’est méprise dans son approche et appréhension de la crise malienne. Pour lui, celle-ci a réduit toute la crise au deuxième tour de la présidentielle en ignorant le mal-être déjà profond de la population.

« Le pays est pris en otage par une oligarchie. Elle a confisqué tous les pouvoirs. Toutes les institutions sont paralysées. Tout ça, pour proposer des arrangements dont le seul objectif est de sauver un président contre son peuple. Nous allons continuer la désobéissance civile jusqu’à la démission de monsieur Ibrahim Boubacar Keïta » a-t-il laissé entendre.

Au demeurant, il est aujourd’hui difficile de prédire la suite des évènements au Mali. Toutefois, on peut se bercer d’optimisme quant au dénouement heureux de cette crise socio-politique.

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