Réseaux sociaux: la justice traque les influenceuses égyptiennes

Des influenceuses égyptiennes ont été condamnés à deux ans de prison. Les internautes égyptiens devraient désormais faire attention à la publication des informations sur les réseaux sociaux. 

La justice égyptienne surveille de près toutes les informations sur internet et en particulier sur les réseaux sociaux. Le tribunal du Caire a procédé, le 27 juillet, à la condamnation de cinq (5) influenceuses égytiennes pour « atteinte aux bonnes mœurs ».

Les raisons motivant cette inculpation

Parmi les 05 femmes influenceuses égyptiennes condamnées, figurent Mawada al-Adham, Haneen Hossam. Elles ont été arrêtées durant le mois d’avril et mai après avoir diffusé des vidéos sur le réseau social TikTok. Le contenu de ces publications a été jugé « immoral » par les autorités égyptiennes.

Selon le verdict prononcé, chaque condamnée doit aussi payer une amende de 300 000 livres égyptiennes (près de 16 000 euros).

Mais, elles ont jusqu’au 17 août prochain pour faire appel de cette décision. « Le verdict est choquant, mais on s’y attendait. Nous verrons ce qui se passera en appel », a indiqué Me Intissar al-Saeed, Avocate de certaines victimes.

Pour l’Avocat Tarek al-Awadi, l’arrestation des influenceuses égyptiennes montre, à quel point, une société profondément conservatrice et religieuse est aux prises avec l’essor rapide des technologies de communication modernes.

Une liberté d’expression limitée

L’Egypte est connue comme un « Etat conservateur » et très exigent en ce qui concerne le respect des valeurs civiques et morales. Le gouvernement s’est lancé ces dernières années dans le contrôle strict des activités sur internet, dont celles des influenceuses égyptiennes.

Ceci, à travers la mise en place des lois qui permettent aux autorités de surveiller les comptes personnels des médias sociaux ayant plus de 5 000 abonnés et à bloquer les sites internet considérés comme une menace pour la sécurité nationale.

Les 05 femmes inculpées font partie d’une dizaine d’influenceuses égyptiennes ciblées dans la période d’arrestation. Sur le réseau social TikTok, la star web Mawada al-Adham a 2 millions d’abonnés contre de 1,3 million pour Haneen Hossam.

Selon les informations, Haneen avait publié une vidéo dans laquelle elle confiait à ses abonnés qu’elles pouvaient « se faire de l’argent en travaillant avec elle ». Un message, interprété par l’autorité comme une promotion de la prostitution.

De son côté, Mawada al-Adham avait principalement publié des vidéos « parodiques », dans lesquelles elle dansait au rythme des chansons « populaires », en « short et boléro ».