Culture : Quel sort pour les « Kondonas » 2020 ?
« KondonaS » est rite d’initiation qui se tient chaque cinq ans en pays Kabyè, peuple de la préfecture de…
« KondonaS » est rite d’initiation qui se tient chaque cinq ans en pays Kabyè, peuple de la préfecture de la Kozah au nord du pays. Alors qu’en cette année 2020, cette « fête traditionnelle » doit être célébrée, la pandémie du Coronavirus vient changer la donne. Jusqu’à présent le calendrier de la tenue de Kondona n’est pas encore rendu public.
Les rites Kondonas se tiennent habituellement dans le mois d’août après les Evalas, un autre rite traditionnel qui se tient annuellement dans la préfecture de la Kozah.
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Kondonas à l’épreuve de la Covid-19
Compte de la pandémie du coronavirus qui sévit depuis fin 2019 dans le monde, les autorités traditionnelles ont annoncé début juin, la suspension provisoire des différentes cérémonies prévues pour 2020 en pays Kabyè.
2020 est une année cruciale pour le peuple Kabyè en matière de rite. En plus des cérémonies annuelles notamment Evalas et Akpéma, il est prévu les Kondonas et surtout Habyè (la danse de la démonstration magique ou de « forces occultes des sorciers ») qui est aussi quinquennale.
Actuellement, aucun problème ne se pose au niveau des rites annuels. Le souci majeur qui interpelle c’est le sort qui est réservé aux jeunes garçons qui devraient se soumettre aux rites Kondanas en cette année.
Mieux Comprendre les Kondonas
En effet, au lendemain de la clôture des Evalas, le jeune garçon, Evalou (jeune initié), qui a terminé ses trois ans de lutte devient Ezoukpo (classe d’âge intermédiaire) et peut donc aspirer à devenir Kondo (adulte).
Ainsi, Kondana est une cérémonie initiatique qui sonne le glas du passage de la vie adolescente à la vie adulte des garçons kabyè.
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C’est un véritable test qui permet aux jeunes d’intégrer dignement la classe des adultes (Kondona). Après, avoir fait Kondana, le jeune Kabyè devient donc un adulte complet disposé, selon la tradition, de la maturité pour se marier et fonder une famille.
Maintenant, si le taux de contamination au Coronavirus ne baisse pas d’un certain seuil, qu’adviendra-t-il des Ezoukpos qui attendent de faire leur entrée dans la classe des adultes en cette année ? Auront-ils droit à un rite à huit clos, sans la participation des bains de foule ? Les rites sont, en tout cas, suspendus jusqu’à nouvel ordre.
Pour l’instant, le comité préfectoral des chefs traditionnels de la kozah, présidé par Kouya Sama, ne donne aucun indice concernant les projets en faveur des Kondonas.
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