Togo : Décès de Patrick Lawson, amorce du déclin de l’ANC ?

Le Vice-président de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), Patrick Lawson a tiré sa révérence ce dimanche 23 octobre 2022. Un vrai coup dur pour son parti politique qui célébrait, il y a quelques jours, ses 12 ans d’existence.

C’est une figure emblématique de l’opposition togolaise qui vient de s’éteindre. Patrick Lawson est décédé des suites d’une longue maladie. Sa disparition a été confirmée par des sources au sein de sa famille et de son parti politique. Elle relance le débat de l’avenir du parti orange dont il a été l’un des fondateurs en 2010 après le coup d’éclat de l’UFC.

La prémonition…

Cette malheureuse perte pourrait être fatale pour l’ANC. En effet, Patrick Lawson est l’une des personnalités les plus influentes du parti. Depuis la dernière élection au cours de laquelle il était directeur de campagne de Jean-Pierre Fabre, l’homme politique est devenu rare sur la scène politique. Les actions et les mouvements du parti ont largement régressé en conséquence, faut-il souligner.

La dernière sortie de Patrick Lawson remonte à février 2021 lors d’un meeting de remobilisation de la jeunesse de l’ANC. La fragilisation de son état de santé se faisait déjà sentir.

« C’est le moment où jamais pour la jeunesse de l’ANC de reprendre le flambeau », avait-il lancé d’une voix fatiguée aux jeunes présents lors de la rencontre.

Patrick Lawson ou le combat pour l’alternance politique

Présent sur la scène politique togolaise depuis des années, ce fidèle de Jean-Pierre Fabre a mené des grandes luttes pour l’avènement de la démocratie au Togo. L’homme politique a d’abord milité dans les rangs de l’Union des Forces du Changement (UFC) de Gilchrist Olympio. Il fut, d’ailleurs, le premier Vice-président du parti.

Cependant, après la signature de l’accord de partage de pouvoir entre l’UFC et le Rassemblement du peuple togolais (RPT), devenu aujourd’hui Union pour la République (UNIR) par les entrailles de la fusion-création, Patrick Lawson et plusieurs cadres du parti, notamment Jean-Pierre Fabre, ont quitté cette formation politique de l’opposition pour créer l’Alliance Nationale pour Changement (ANC).

Une chose est sûre, le décès du natif des lacs va laisser un grand vide au sein de l’Alliance Nationale pour le Changement. Lequel vide se renforce déjà, sans aucun doute, par l’âge avancé de la majorité de ses pères fondateurs, à commencer par le président national. Cette situation amène à présager une disparition lente voire avancée de l’ANC qui n’a visiblement pas une jeunesse aguerrie pour une relève assurée.

Nabuch Aboubakar