Niger : arrestation du journaliste Ali Soumanou

Suite à sa réponse à la convocation de la police judiciaire de Niamey, le journaliste Ali Soumanou, directeur de publication…

Parredaction Catégorie Société international le 15 juillet 2020 Étiquettes : , ,


Suite à sa réponse à la convocation de la police judiciaire de Niamey, le journaliste Ali Soumanou, directeur de publication du journal « le courrier » a été mis derrière les barreaux, le dimanche 12 juillet 2020. Une arrestation motivée par divers chefs d’accusations portées contre lui.

La nature des accusations contre le journaliste Ali Soumanou

Le journaliste Ali Soumanou est accusé d’avoir publié, au cours de la semaine passée, un article sur les suites judiciaires de l’affaire d’un audit réalisé pour le compte du ministère de la défense. Il s’agit d’une opération qui a couté 24 milliards de FCFA, selon une enquête de la police judiciaire, contre 76 milliards de FCFA annoncés dans un premier temps par les accusés.

Dans ladite publication, il est déclaré que des fournisseurs de matériels militaires, accusés de malversations, seraient actuellement entendus par l’agence judiciaire de l’Etat (AJE), une agence chargée de régler les contentieux et de s’entendre à l’amiable, sur les montants à rembourser.  Ce qui constituerait pour les présumés fautifs une manière d’échapper à la justice. Cette information ayant fait le tour des réseaux sociaux porte ainsi préjudice aux concernés qui contestent la véracité des faits.

« Comment l’Etat et les accusés peuvent-ils se mettre d’accord sur les dommages et intérêts sans que le juge d’instruction n’ait établi s’il y avait bel et bien préjudice ? », s’interroge l’avocat de la défense, Maitre Ahmed Mamane.

Pour ce dernier, il est impossible que le journaliste Ali Soumanou soit l’auteur des faits qui lui sont reprochés, étant donné qu’il ne dispose pas de compte Facebook. Il prétend, également, que le journaliste Ali Soumanou n’a pas écrit de fausses informations. Car selon lui, en vertu de la présomption d’innocence, c’est à la justice que revient le droit de dire, s’il faut rembourser et combien il faut rembourser, et non pas à une agence étatique.

Pour soutenir son accusation à l’encontre du journaliste Ali Soumanou, le procureur de la république estime que « des accords sur réparations civiles peuvent être trouvés sans empêcher la procédure pénale en cours. Il rappelle que le doyen des juges d’instruction est, d’ailleurs, saisi de l’affaire depuis le premier juillet. »

Que dire de la liberté d’expression au Niger et même en Afrique, quand beaucoup de journalistes se retrouvent sous la menace permanente de procès ou d’arrestations.

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